Crots – Embrun – Serre-Ponçon
(du samedi 26 août au vendredi 1er septembre 2023)
Nous étions 25 à bord de trois véhicules à prendre la direction de Crots pour notre séjour d’une semaine dans les Hautes-Alpes :
Marc et Thérésa, André et Evelyne, Serge et Liliane, Jean-Claude et Geneviève, Claude et Marie-Louise, Michel et Nadine, Patrick et Marie-Françoise, Eric et Nathalie, Jean-Claude et Martine, Serge et Agnès, Michel, Isabelle, Monique, Françoise, Michèle.
Tous étaient était décidés à découvrir le programme varié, sportif et culturel, imaginé puis mis sur pied par Marc et Thérésa, un programme évidemment axé sur des randonnées, dans les montagnes entourant le gîte de la Draye qui nous a hébergés six nuits, situé sur les hauteurs de Crots, une commune proche d’Embrun, que l’on prononce sans le ‘T’, c’est tout de même plus harmonieux.
La mise en place d’un tel séjour demande un sens de l’organisation appuyé pour gérer les différentes réservations de logement, de repas, pour planifier plusieurs parcours prenant en compte les difficultés et estimant les temps de marche liés à la participation d’un groupe encore plus conséquent que les années antérieures et en pensant aussi aux risques possibles d’une météo défavorable.
Tous les participants remercient donc vivement les initiateurs de ce séjour dont chacun a pu bénéficier, ainsi que l’implication de Serge, le trésorier du club, très souvent sollicité pour assumer la partie financière.
Samedi 26 août : (voyage, col des Thures et installation au gîte)
Notre premier jour consistait à rejoindre via le tunnel du Fréjus notre gîte de la Draye (Crots), mais après avoir déjà effectué une randonnée jusqu’au col des Thures situé à 2’194 m d’altitude, qui nous aura élevés de 430 m environ. Après l’étouffante canicule des jours précédant notre voyage, nous voulions apprécier la relative fraîcheur qui nous accompagnait durant la montée mais hélas celle-ci devançait une pluie de plus en plus menaçante et forte sous de bruyants éclats de tonnerre. Des éclairs zébraient le ciel et notre première pause déjeuner devait être écourtée dans cet environnement éloigné et sans abris. Le moment du retour et de la descente arrivait trop tôt mais la sagesse nous obligeait à gérer au mieux la situation jusqu’à trouver un endroit moins hostile permettant la poursuite de notre pique-nique en attendant la clémence des cieux.
Puis nous rejoignions nos véhicules pour aller prendre possession de nos logements réservés dans un gîte isolé, au bout d’une route forestière sinueuse d’une dizaine de kilomètres. La météo devenue enfin plus sage nous permettait quelques parties de pétanque avant le repas du soir.
Dimanche 27 août : (Château de Picomtal, Abbaye de Boscodon)
Les prévisions du temps pour cette journée n’étaient pas bonnes du tout et cela s’est confirmé. La pluie était là et le programme de randonnée prévu ne pouvait être maintenu. Heureusement Marc et Thérésa avaient un plan B avec une visite guidée du Château de Picomtal, un monument historique dominant le lac de Serre-Ponçon. Un guide passionné nous a imprégnés de l’histoire de ce château, de sa restauration en nous montrant les plus belles pièces, certaines dans les tours, montrant un important jardin extérieur.
Puis ce fut la pause pique-nique de midi avant la seconde visite de la journée, celle de l’Abbaye de Boscodon, tout juste réouverte après quelques jours de fermeture nécessaires à l’évacuation des fumées, conséquence de l’important incendie qui venait de ravager une partie de la forêt en contrebas.
Classé au titre des Monuments Historiques, cet édifice roman du XIIe siècle peut être visité toute l’année ; nous avons été accueillis par le frère dominicain Luc, ancien professeur de la Faculté de Fribourg, qui voulait nous faire partager son amour pour ce lieu situé au cœur de la forêt de Boscodon, laquelle possède un label d’exception grâce à l’excellence de sa gestion, son patrimoine unique en termes de paysages et de bois de grande valeur.
Malgré la pluie incessante, « notre » frère Luc ne voulait occulter aucun détail de ses longues explications de l’histoire de ce lieu de vie, la beauté de ses façades, ses ouvertures, sa charpente où le bois local, le mélèze, occupe une place prépondérante. Tant il était passionné et bavard, il ne voyait peut-être pas que son auditoire espérait que la pluie incessante parvienne à l’arrêter mais son parapluie l’abritait trop bien. Après la longue description de la deuxième façade, c’était finalement un soulagement pour tous de pouvoir entrer dans l’abbaye, de visiter la chapelle, le cloître et … tant pis pour la visite des autres façades.
Une visite intéressante de plus de deux heures qui nous a bien vite rapprochés de l’heure du repas du soir.
Lundi 28 août : (Visite du Muséoscope du Lac de Serre-Ponçon)
Le temps était encore plus maussade que la veille ce lundi matin, une forte pluie empêchait tout projet d’activité extérieure. Nous allions donc rester au gîte en profitant des jeux (Rummikub, belote) mais aussi en cherchant à parfaire en commun nos connaissances sur la lecture des cartes de randonnées et l’utilisation des applications numériques de cartographie et d’orientation (Géoportail, Iphigénie) utiles lors des sorties en montagne.
Après le repas pris au gîte, nous nous dirigions vers le barrage de Serre-Ponçon, pour la visite du Muséoscope du lac.
Un moment culturel très passionnant retraçant à travers un parcours visuel et sonore grâce à la projection de films, la vie au bord de la Durance avant le barrage, le projet de construction de ce barrage hydraulique, les milliers de mètres cube de terre déplacés lors de ce chantier colossal, la destruction des maisons des villages et hameaux qui allaient être noyés sous les eaux, les larmes et les douleurs de 1’300 personnes à reloger puis la mise en eau et la naissance du lac de Serre-Ponçon ; une histoire très prenante à connaître absolument et que nous n’aurions pas découverte en cas de météo plus clémente.
Mardi 29 août : (Le Mont Guillaume)
Le ciel s’était enfin éclairci et toute l’eau qu’il contenait avait été déversée, c’en était fini du mauvais temps. Après nos visites toutes enrichissantes, nous allions reprendre une activité plus sportive et le programme du jour devait nous conduire au sommet du Mont Guillaume à 2’542 m d’altitude tout proche des sommets saupoudrés de blanc par les dernières intempéries tant la température était devenue basse pour cette fin août.
La montée était agréable, très régulière parmi un paysage magnifique et malgré l’air un peu froid au sommet nous apprécions d’y rester pour notre casse-croûte quotidien, tant la vue sur la vallée et les eaux turquoise du lac étaient une satisfaction visuelle. Un peu de brume se déplaçait sur les hauteurs mais cela n’empêchait pourtant pas six d’entre nous de s’y aventurer pour monter un peu plus haut sur une arête à 2’600 m et rejoindre, en parcourant une boucle, la majorité du groupe redescendu par le même itinéraire qu’à la montée.
Sur la route du retour au gîte, une pause était appréciée dans la ville d’Embrun où nous avons trouvé une brasserie pouvant tous nous accueillir, avant d’aller jeter un œil sur la cathédrale Note-Dame-Du-Réal, un édifice de la ville, classé monument historique.
Mercredi 30 août : (Le Pic de Morgon)
On ne parlait plus de la météo tant elle était assurée bonne pour les jours suivants, simplement peut-être un peu du froid car il faisait 7° tout au plus au moment de mettre le sac sur le dos. Et ce jour c’était pour une longue randonnée, la plus complète assurément de la semaine.
L’atteinte du Pic de Morgon (2’324 m) en passant par la forêt de Boscodon, riche en mélèzes, nécessitait de franchir le col de la Baisse, puis de redescendre pour remonter un chemin qui ne présentait donc pas une dénivellation régulière ; ces particularités allaient fatiguer les organismes et chacun en sentirait les effets en fin de journée.
Mais le paysage était superbe avec des rouges-orangés qui coloraient certains flancs de montagnes et notre évolution dans ce bel environnement s’en trouvait facilitée. Tout en haut la vue était idyllique, le lac de Serre-Ponçon laissait découvrir sa forme particulière à la confluence de l’Ubaye et de la Durance.
Nous avions beaucoup marché pour arriver là et le chemin du retour était presque le même et nous savions que notre arrivée au gîte serait plus tardive que les jours précédents.
Nous rencontrions peu d’animaux dans ces décors montagneux, quelques rares marmottes, très peu d’oiseaux … mais c’était sans « compter » les 1’400 moutons que nous avons rencontrés lors de notre descente. Cet énorme troupeau, poussé par des chiens, se déplaçant à flanc de montagne dessinait des ondulations remarquables et nous offrait un spectacle de toute beauté.
La descente au milieu des mélèzes de Boscodon paraissait interminable tant ces 7 heures de marche, 20 kms parcourus environ pour 1’225 m de dénivelé avaient obligé chacun à rechercher ses dernières ressources.
Jeudi 31 août : (La Crête du Lauzet)
Après l’étape-reine de la veille, le parcours était plus sage et avec nos bus nous nous rendions au bout de la route forestière menant au Clot Besson, pour un départ à pied dans la forêt de Crots. La crête du Lauzet était le point à atteindre après moins de deux heures d’une montée régulière menant à un joli plateau offrant une vue lointaine sur la vallée et sur des montagnes parfois blanchies comme le Puy Griou, un sommet du Cantal que nous avions gravi lors de notre séjour de l’an dernier.
Il fallait une variante pour le retour, c’était le chemin de Ceinture pas difficile mais qui rallongeait tout de même la promenade, laquelle nous ramenait directement au gîte, où nous pouvions prendre ensemble un apéritif avant notre repas du dernier soir.
Vendredi 1er septembre : (Refuge du Chardonnet et retour à Cruseilles)
C’est le jour du retour vers Cruseilles, mais pas directement, car après un réveil un peu plus matinal nous prenions la direction de Névache dans la vallée de la Clarée. Au bout de deux heures de route, nous revêtions la tenue du randonneur pour rejoindre à pied le refuge du Chardonnet situé 400 m plus haut où nous étions attendus, pour notre dernier repas pris en commun dans un magnifique cadre du Parc des Ecrins.
Avant que nous soit servie la tartiflette, Serge a tenu à nous faire partager son bonheur d’être devenu depuis ce jour un nouveau retraité, en offrant à tous l’apéritif … puis le café, dans une ambiance chantante accompagnée des notes de guitare grattée par l’autre Serge, notre trésorier.
Ces dernières chansons sonnaient la fin de notre semaine avant notre descente dans la vallée et le retour vers Cruseilles.
Encore un grand merci à tous ceux qui d’une façon ou d’une autre ont contribué à la réussite de ce séjour et à la bonne humeur affichée tout au long de cette semaine, culturelle à son début et sportive ensuite.
Patrick Locatelli