Corse ( mare a mare)

Du samedi 18 au samedi 25 août 2018

Nous étions 18 participants pour cette randonnée d’une semaine dans le sud de la Corse, pensée et préparée minutieusement par Liliane depuis l’hiver dernier déjà :

Liliane et Serge, Thérésa et Marc, Geneviève et Jean-Claude, Marie-Louise et Claude, Evelyne et André, Marie-Françoise et Patrick, Nathalie et Eric, Pascale, Michèle, Nadine, Josiane.

La mise en place d’un tel programme itinérant, de surcroît pour un groupe important, nécessite une implication totale, un sens naturel de l’organisation et un long travail effectué souvent dans l’ombre dont chacun a pu bénéficier durant toute la semaine.

De gros remerciements donc à notre indispensable organisatrice, secondée par l’irremplaçable Serge, qui chaque jour, soir et matin, anticipait tous les détails, veillait au bon fonctionnement de notre installation en gîte et en gérait la partie financière.


Samedi 18 août : (nuit à l’auberge du Col de Bavella à 1183m d’altitude)
Le premier jour de notre semaine était essentiellement réservé à notre transport aérien puis routier vers Bavella, lieu de départ de notre périple tracé d’est en ouest dans le sud de la Corse. Tous les participants se retrouvaient donc à l’aéroport de Genève à l’entrée EasyJet, au secteur France bien entendu, où le rendez-vous avait été fixé à 11h.

Le léger retard de 30 à 40 minutes du vol était insignifiant et sans importance pour notre groupe, vu que le programme de la journée n’était pas chargé et se résumait à notre installation dans l’auberge du col de Bavella.

L’arrivée à Ajaccio

Sans importance pour nous peut-être, mais pas pour le chauffeur du bus qui après avoir patienté à l’aéroport d’Ajaccio, a semblé vouloir rattraper un peu de son temps, sur les routes sinueuses, tortueuses, montagneuses, peu fréquentées, qui offraient une liberté de conduite apparemment habituelle sur l’île, aux dépens des passagers les moins aguerris.

Les autres auront pu apprécier les beaux et verts paysages corses durant les deux heures de ce transport par les villages de Quenza, puis Zonza un peu arrosés en cette fin d’après-midi, ainsi que la présence, à peine étonnante en Corse, de deux cochons noirs en liberté sur le bas-côté de la route.

Le groupe a alors pu s’installer dans les trois chambres mises à sa disposition dans ce gîte correct, avant le repas du soir et les plus passionnés ont pu commencer leurs premières parties de belote.

Dimanche 19 août : (2e nuit à l’auberge du Col de Bavella)
Dans cette partie sud du massif de Bavella, deux randonnées étaient possibles vu que pour la seule fois de la semaine nous allions passer deux nuits dans la même auberge. L’opportunité de ce début de parcours « en étoile » était d’autant plus appréciée qu’elle permettait d’une part un éloignement limité, situation plus rassurante, vu la couverture nuageuse parfois menaçante et d’autre part le port d’un sac allégé étant donné que le nécessaire au couchage pouvait rester au logis.

Peu après 8h le groupe partait ainsi en direction du refuge de Paliri via le Foce Finosa, un col situé à une altitude certes à peine plus élevée que celle du point de départ, mais atteint après une élévation de 200 m par une succession de petites côtes, qui faisaient suite à une raide descente de 150 m dans un sentier varié et assez rocailleux.

Le Foce Finosa n’était qu’au milieu de cet itinéraire et il fallait de nouveau poursuivre par une longue descente de 200m avant un court raidillon final qui permettait de joindre un point de vue intéressant sur la montagne trouée « le Tafunta di Paliri » et sur l’aiguille « le campanile Santa Lucia ».

Le retour s’effectuait par le même itinéraire, ce qui devait finalement offrir un dénivelé total correct de +600 m et  -600m. Le pique-nique, lors du retour était légèrement écourté et perturbé par la pluie, ce qui précipitait une mise à l’abri pour un café bien apprécié dans notre auberge.

Après la pluie le soleil semblait pointer et un 2e départ à 14h30 pouvait avoir lieu en direction du bien connu Trou de la bombe, de plus en plus nommé Tavonu di u Cumpuleddu, sans doute moins aisé à retenir.

Même si le tiers du groupe a préféré s’abstenir pour cette seconde randonnée et rester dans le confort de l’auberge, la majorité partait vers cette curiosité locale, sous un soleil de plus en plus visible. L’approche s’effectuait par un sentier le plus souvent aisé, parfois avec des parties rocheuses, dans un sous-bois clairsemé qui laissait entrevoir des points de vue sur les aiguilles de Bavella.

La fameuse trouée dans la montagne était alors apparente, toute proche mais pour l’atteindre vraiment, il fallait encore franchir deux barrières rocheuses puis grimper avec prudence par quelques pas d’escalade jusqu’au trou, au bord étroit, pour ensuite voir le gouffre impressionnant situé juste derrière.

Au trou de la « bombe »

Le retour par le même sentier permettait de rejoindre le gîte et le reste du groupe qui avait préféré « jouer cartes sur table ». 

Lundi 20 août : (nuit au refuge Corse Odyssée de Quenza)
Après le temps un peu perturbé de la veille, le gardien du gîte nous avait prédit pour ce matin que la pluie arriverait au lever du soleil ; la formule était amusante mais la météo était autre que ses prédictions puisque le soleil s’était levé … par beau temps.

Heureusement d’ailleurs car la journée devait être longue, la plus rude de la semaine et le sac totalement chargé, pour la poursuite du parcours désormais itinérant.

L’itinéraire prévu, déconseillé par temps pluvieux car dangereux et glissant, pouvait ainsi être emprunté, sans avoir recours à la variante plus abordable sur le GR20 classique.

Dès le départ à 8h le sentier s’élevait dans un couloir raide jusqu’à atteindre le Bocca di u Truvone qui permet de découvrir les plus hautes tours de Bavella.

Les aiguilles de Bavella

Le parcours escarpé et souvent chaotique se poursuivait alors par une courte mais raide descente à travers blocs et dalles rocheuses. L’une d’elle très inclinée équipée d’une longue chaîne permettait de rejoindre un chemin en contrebas et d’accéder à une montée plus régulière jusqu’au col Bocca di u Pargulu (1680m).

C’en était fini pour la montée pour cette journée, mais nous devions perdre alors 850m d’altitude d’ici notre arrivée. Souvent en forêt de pins et bouleaux, le chemin était devenu moins difficile mais long, trop long pour sortir de cette forêt avant le pique-nique du jour. Comme la veille, lors de notre pause déjeuner, le temps menaçait avec des grondements de tonnerre. Les premières gouttes précipitaient alors la reprise de notre itinérance, mais le refuge du soir était encore bien loin et c’est là-bas que l’orage frappait, que le ciel se vidait de son eau et de sa grêle. Notre évolution sur les longs chemins ne semblait pas menacée ; le croisement de quelques cochons en liberté bien sûr apportait un côté sauvage supplémentaire, s’il en était besoin.

La chaleur nous avait accompagnés durant toute cette longue journée et au hameau très désert de Prugna, c’était une satisfaction pour beaucoup de rencontrer une gentille dame nous offrant de quoi remplir nos gourdes vidées par des longues heures de marche.

Une baignade des pieds, un peu plus loin lors d’une traversée de rivière nous permettait de mieux supporter la fin de cette journée très physique.

L’atteinte du gîte à 17h où la gardienne très aimable nous disait s’être inquiétée pour nous, vu les fortes pluies qui avaient sévi, était un soulagement pour tous. Le logement était sympa dans cet environnement où vivaient chats, chien et même une vache.



Mardi 21 août : (nuit au gîte Le Scopos à Serra di Scopamena)
Après l’étape reine de la veille, la journée allait être plus tranquille, plutôt proche d’une promenade de santé. Dès le départ à 9h par très beau temps, une descente nous orientait vers le cœur du village de Quenza puis après la traversée d’une passerelle, le sentier souvent empierré reprenait de la hauteur pour nous élever encore d’environ 300m.

Un lieu propice dans une partie plane permettait la pause de midi, le soleil était chaud mais comme les jours précédents à ce moment-là, quelques grondements de tonnerre pouvaient inquiéter, même si le terme de cette étape n’était pas trop lointain.

Nous avions largement le temps d’effectuer une petite variante pour gravir un petit mont proche qui offrait un beau point de vue, mais quelques-uns d’entre nous préféraient rejoindre directement le village de Serra di Scopamena qui abritait notre gîte du soir, sans s’exposer aux risques éventuels des caprices du ciel.

Finalement la pluie n’était pas pour ce jour ; le groupe se retrouvait alors au complet dans un bistrot du village, le temps d’une boisson bien rafraîchissante en patientant jusqu’à l’ouverture de notre gîte. Nous étions en avance à l’issue de cette journée de transition.


Mercredi 22 août : (nuit au gîte Chez Santa à Ste Lucie de Tallano)

Jusqu’alors piloté par Serge et Liliane, le groupe se trouvait ce jour sous la conduite de Nathalie, qui prenait à cœur et avec sérieux cette responsabilité.

Dès notre départ à 8h15, une longue descente parmi quelques agréables senteurs de menthe, nous faisait perdre près de 600m d’altitude par un chemin de dalles ou parfois empierré, traversant tantôt des bosquets de chênes verts jusqu’à franchir une rivière par une belle passerelle.

Une pause pour se rafraîchir pieds et jambes dans l’eau de cette rivière était appréciée, avant une montée raide, souvent en lacets, qui devait nous élever de près de 400m, et qui faisait bien transpirer le groupe malgré l’ombrage des châtaigniers et des chênes verts. Le sentier se poursuivait alors dans un maquis plus ouvert jusqu’au col de Tavara.

La suite du parcours vers Ste Lucie était principalement descendante mais interrompue par moment par quelques passages pentus.

Le repas de midi une fois de plus était marqué par l’apparition d’une petite pluie légère, sans conséquence toutefois, tant nous y étions habitués.

Le sentier terminé en escalier nous amenait alors dans les ruelles sur le haut de Ste Lucie, puis vers le centre près de la grande fontaine. Il était 15h et une boisson fraîche prise sur la place de ce beau petit village animé était bienvenue avant notre répartition dans les différents logements, tous proches certes, mais pas tous situés dans le même bâtiment.

Tous se retrouvaient bien sûr pour un repas copieux (en charcuterie et pizza), pris en terrasse.

Jeudi 23 août : (nuit au gîte U Fracintu à Burgo)

Le groupe à l’unanimité décidait que pour cette journée, Claude serait le chef, équipé de surcroît d’un sifflet qui allait retentir à chaque départ.

A 8h30 le groupe quittait le village pour une descente d’environ une heure jusqu’à atteindre une rivière enjambée par un pont permettant la remontée de ce fond de vallée vers un sommet atteint après deux heures d’efforts et de suées tant la chaleur régnait.

Dans la forêt au début, ce sentier se trouvait découvert sur le sommet où un arbre apportait l’ombrage nécessaire pour notre pique-nique quotidien.

Pas de grondement du tonnerre cette fois-ci, on serait presque restés un peu plus longtemps à l’ombre de cet arbre, visiblement épargné lors du dernier incendie, perceptible par les nombreux arbres asséchés du voisinage. Mais le sifflet du départ avait retenti.

Le chemin en descente parfois dans les fougères, souvent dans le maquis, bordé de ronces, de mûres qui ralentissaient un peu notre progression nous rapprochait du village de Fozzano où quelques inquiétantes gouttes commençaient à tomber … puis en très peu de temps c’était un énorme déluge qui s’abattait sur le village, pendant que les éclairs zébraient le ciel.

La plupart d’entre nous s’étaient précipitamment réfugiés sous un parasol trop petit devant une biscuiterie trop petite aussi.

Blottis les uns contre les autres, avec un chien qui n’avait pas réussi non plus à trouver meilleur abri, nous ne pouvions qu’attendre la fin de ces averses, une longue heure de patience.

Il restait alors une heure et demie pour rejoindre Burgo en parcourant le maquis qui avait été bien arrosé.

Vendredi 24 août : (nuit à l’hôtel Kalliste au centre d’Ajaccio)

Le chef Claude laissa sa place à son épouse Marie-Louise, chargée ainsi de la conduite du groupe pour la dernière journée.

A 8h le départ était donné, il faisait beau et le programme du jour était encore copieux. Pour rejoindre le terme de cette semaine de randonnée, cinq heures de marche étaient nécessaires, par des sentiers tracés d’abord dans la verdure du maquis, ensuite en forêt avec un dénivelé positif de près de 800m et négatif de 600m.   

La mer n’était plus très éloignée et depuis les hauteurs nous pouvions apercevoir la baie de Propriano lors de notre pause déjeuner.

Le chemin de descente qui s’ouvrait encore dans le maquis, après un court détour le temps de visiter une chapelle, nous conduisait par une chaleur tropicale à Olmeto, le village ultime de notre périple pédestre, où devait nous attendre le bus à destination d’Ajaccio.

Le transport plus court qu’à l’aller puisque nous nous étions bien sûr rapprochés d’Ajaccio, nous conduisait directement devant l’hôtel Kalliste au centre de la ville ; le temps de prendre possession des chambres et nous repartions aussitôt tous en direction de la plage toute proche où la baignade dans une mer agréable était appréciée après cette chaude journée,.

Tout le groupe se retrouvait ensuite pour un dernier repas de qualité pris en terrasse sur le port d’Ajaccio au restaurant « l’Amirauté ».

Samedi 25 août : (départ d’Ajaccio vers l’aéroport de Genève)

Notre semaine prenait fin après quelques flâneries matinales dans les rues d’Ajaccio, en quittant Nadine, puis Marie-Louise et Claude qui avaient choisi de prolonger leur présence sur l’île.

Le vol du retour était à l’heure et c’est à l’aéroport de Genève que chacun de son côté partait avec ses propres souvenirs, de ce séjour dépaysant, sportif, vécu dans la bonne humeur, organisé sans temps mort, sans faille et dans les moindres détails.

Patrick Locatelli