Séjour à Lauenen

Canton de Berne – SUISSE

(du samedi 31 août au vendredi 6 septembre 2024)

Nous étions 23 à bord de trois véhicules à prendre la direction de Lauenen, un village situé à 1241 m d’altitude dans le canton de Berne, à sept kilomètres de la station huppée de Gstaad, pour notre séjour annuel d’une semaine :

Marc et Thérésa, André et Evelyne, Serge et Liliane, Jean-Claude et Geneviève, Claude et Marie-Louise, Patrick et Marie-Françoise, Serge et Agnès, Michel, Isabelle, Monique, Françoise Mossu, Françoise Roux, Michèle, Pauline, Nadine, Marie-Thérèse.

Chacun était prêt à parcourir les chemins tracés dans les montagnes vaudoises et bernoises, selon les itinéraires autant variés que judicieux, préparés avec beaucoup d’attention par Jean-Claude, en considérant les difficultés, les temps de marche pour l’évolution d’un groupe conséquent et la possibilité d’adapter chaque journée aux aléas de la météo.

En plus de l’organisation des randonnées journalières, la mise sur pied d’un tel séjour demande un véritable sens de l’organisation pour gérer au mieux les différentes réservations (véhicules pour le transport, logement, repas, partie financière) et pour prévoir éventuellement des activités moins sportives en cas de temps trop défavorable.

A ce titre, Liliane et Serge sont précieux pour leur dévouement, et leur travail de préparation en amont effectué dans l’ombre n’a laissé paraître aucune faille, oubli ou imperfection qui auraient pu perturber le bon déroulement de ce séjour.

Tous les participants sont conscients de leur investissement qui a permis à chacun de découvrir cette belle région montagneuse de Suisse.

Samedi 31 août : (Voyage, lac Lioson, installation dans notre lieu de séjour)
Notre premier jour consistait à rejoindre via Lausanne, Aigle, le col des Mosses, notre camp de vacances à Lauenen, non loin de Gstaad ; un déplacement pas trop long (env. 200 kms) qui nous offrait le temps d’une randonnée jusqu’au lac Lioson.

Lac du Lioson
Le lac du Lioson

Nous laissions donc nos véhicules au col des Mosses, pour rejoindre à pied ce magnifique lac aux eaux turquoise, après un parcours tout de même pentu qui nous aura élevés de 400 m. Mais cette étape jusqu’à ce plan d’eau dans un décor magnifique était très opportune à l’heure du déjeuner et permettait à chacun de prendre son repas, même si les endroits ombragés étaient rares et recherchés en cette journée chaude et ensoleillée.  

Certains ont pu profiter du restaurant du lac pour s’offrir un café avant le retour vers les véhicules, pour la poursuite du voyage. Celui-ci passait par Gstaad où une petite halte s’imposait, le temps de quelques courses alimentaires, dans ce village réputé, aux magnifiques boutiques.

Arrivés à destination, nous pouvions prendre possession des lieux, ravis aussi de savoir que nous pouvions occuper tout l’espace de ce centre de vacances, car nous étions seuls ; seuls et autonomes à gérer notre cuisine, notre vaisselle et nos repas ramenés de chez un traiteur par Liliane et Serge (encore et toujours, et merci à eux).

Le ciel devenu menaçant en fin d’après-midi avait eu la délicatesse d’attendre de nous savoir abrités avant de déverser ses fortes pluies … ou alors nous avons eu un peu de chance.

Gîte communal de Lauenen

Dimanche 1er septembre : (Lac d’Arnon, col d’Isenau)
Après les averses orageuses de la veille, le temps était de nouveau beau et l’itinéraire de la journée devait nous conduire au col d’Isenau, après un dénivelé raisonnable de 600 m, à partir du lac d’Arnon, que l’on a atteint en véhicules. Mais pour arriver au col c’est bien à pied, parmi les pâturages verdoyants entourés de montagnes qu’il a fallu évoluer. Les indications soudain en français prouvaient que nous avions passé la frontière des cantons de Berne et de Vaud. De là, nous pouvions apprécier notre pique-nique, installés face au glacier des Diablerets et sa fameuse passerelle d’une centaine de mètres reliant deux sommets à 3000 m d’altitude.  A presque 2100 m d’altitude, Isenau avec quelques remontées est une petite station de ski rattachée au domaine des Diablerets.

La chaleur était toujours présente et les points d’eau fraîche salutaires ; la descente dans la forêt nous ramenait au point de départ, au bord du lac artificiel Arnensee (en allemand).

En approchant de Lauenen lors de notre retour en véhicules, nous subissions les caprices des cieux qui arrosaient sèchement les routes, villages et paysages ; non, pas sèchement, car le ruissellement des eaux allait provoquer une coulée de pierres et de boue obstruant partiellement la liaison Gstaad-Lauenen pendant la nuit.

Lundi 2 septembre : (Schönried, montagne de Rellerli)

Au réveil le matin, la brume inondait le village, mais le temps allait se lever et permettre une belle randonnée dans la montagne de Rellerli.

Au village de Schönried atteint après un transport de 20 minutes, un premier groupe choisissait de prendre un télésiège pour sillonner un plateau en traversant le village de Turbach, puis d’effectuer le retour à pied.

Le second groupe partait alors sur le versant opposé pour un parcours de 11 kms parmi les alpages jusqu’à atteindre la montagne de Rellerli à 1900 m d’altitude. Le soleil était présent, et il faisait vite très chaud sur ce parcours de 700 m de dénivelé, où il était agréable de trouver un bon bassin d’eau fraîche.

Au sommet, le pique-nique pris près d’un refuge mis à disposition des randonneurs (une initiative habituelle en Suisse, très appréciée), ne pouvait pas trop durer malgré la beauté des montagnes environnantes ; en effet les nuages de couleur toujours plus sombre commençaient à s’accumuler et faisaient craindre une fin de journée de nouveau humide.

Nous prenions tout de même le temps d’une photo près d’un caquelon surdimensionné « FondueLand » construit en bois permettant jusqu’à six randonneurs une dégustation au beau milieu des alpages et des montagnes. Mais les k-ways et capes ne pouvaient plus rester dans les sacs et la fin de cette promenade s’effectuait sous une pluie continuelle mais heureusement pas trop intense. 

Bienvenue à … Fondueland

Mardi 3 septembre : (Cabane Geltenhütte)
Par un temps dégagé sans brume au lever, la journée s’annonçait propice à la randonnée du jour qui devait nous conduire à la cabane Geltenhütte à 2000 m.

Nous accédions en véhicules au parking proche du lac de Lauenen (Lauenensee) et là quelques-uns préféraient un parcours plus sage autour du lac avec possibilité de retour au gîte à pied.

Les autres entamaient aussitôt la montée très raide dès le départ par un chemin tortueux, souvent pierreux, bien dessiné dans la forêt. Un agréable parcours en montagne, en l’absence toutefois d’animaux, les seuls moutons visibles étaient dans le ciel, ces nuages qui pouvaient masquer le soleil. Quelques suées plus tard, le groupe atteignait après 700 m de dénivelé, la cabane Geltenhütte qui allait permettre une pause-café bien appréciée après le pique-nique de midi. Le retour par le même chemin était l’itinéraire choisi par six d’entre nous, tandis que les autres effectuaient la descente par une boucle comprenant certains passages plus aériens, voire plus capricieux. Parfois sur un sentier plus étroit, équipé de chaînes de soutien et d’une échelle aussi, près d’une belle cascade, la longue descente dans la forêt restait un cheminement agréable avec vue sur le lac, vers le retour au parking, où la première partie du groupe attendait en s’adonnant à une partie de pétanque.

Au gîte, André offrait à tous l’apéritif à l’occasion d’un événement annuel dédié ce jour-là à Evelyne.

Descente de la cabane Geltenhütte

Mercredi 4 septembre : (Lac de Lauenen, musée du papier découpé)

Thérésa et Marc nous quittaient pour raisons familiales et ce matin le temps était maussade, brumeux et les prévisions de la météo n’encourageaient pas à se risquer dans un itinéraire d’altitude. Nous retournions près du lac de Lauenen (à pied cette fois) avant de continuer aux abords de cette étendue d’eau dans un endroit plus sauvage, avec la présence d’une zone marécageuse de couleur brun-jaune, remplie de roseaux.

La promenade était devenue moins sportive mais très reposante avant le repas de midi pris au gîte pour la première fois.

L’après-midi était plus culturel avec la visite du Musée du Pays-d’Enhaut & Centre Suisse du papier découpé, situé à Château-d’Oex dans le canton de Vaud.

Ce musée est la mémoire d’une région longtemps isolée dans ses montagnes, avec un artisanat d’une qualité exceptionnelle. On y découvre des cuisines et des chambres à coucher que l’on croirait encore habitées, de nombreux objets du quotidien tels que vaisselle, meubles, outils, poteries, cloches de vaches et les premiers équipements pour les sports d’hiver (skis, luges, patins et raquettes à neige).

L’histoire du papier découpé date de 400 ans et c’est devenu une tradition au Pays-d’Enhaut. Plusieurs artistes ont réalisé des œuvres de découpage sur papier en exprimant leur talent à l’aide d’un cutter ou de ciseaux et le musée expose une importante collection de ces œuvres contemporaines, différentes par leur format, leurs couleurs et la précision de l’art.

Jeudi 5 septembre : (Col Türli, caves de fromagerie de la Maison de L’Etivaz)

La journée la plus pluvieuse était celle-là, et elle n’offrait aucune possibilité d’accalmie. Malgré tout, sous une pluie fine, nous partions depuis notre village en direction du col Türli, une randonnée très campagnarde débutant dans un bois qui nous abritait un peu de la pluie ; le chemin s’élevait jusqu’à s’ouvrir sur des alpages très verts, dominés par des fermes et des chalets très fleuris.

Alpages au-dessus de Lauenen

Quelle belle surprise de voir en ces lieux, près d’une ferme des animaux plutôt rares, bien domestiqués : des alpagas !

La montée jusqu’au col Türli nous aurait mis en retard ; après 400 m de dénivelé nous devions rebrousser chemin jusqu’à retrouver notre gîte pour le repas de midi.

Nous étions en effet attendus l’après-midi à la Maison de L’Etivaz dans les caves d’affinage du fromage du même nom, avec visionnage d’un petit film, dégustation et visite guidée.

Sur le chemin du retour, nous avons fait une halte pour voir le Grand Chalet de Rossinière construit au 18e siècle, pour centraliser et affiner la production des alpages de la vallée de L’Etivaz ; cette destination première sera vite transformée en hôtel avec l’arrivée du tourisme. Plus tard le peintre Balthus en fera l’acquisition et y vivra jusqu’à sa mort.

Vendredi 6 septembre : (Cité médiévale de Gruyères, retour à Cruseilles)

Tout a une fin ; c’est le jour du retour vers Cruseilles. Un petit détour dans le canton de Fribourg pour visiter le site très touristique de Gruyères s’imposait naturellement, et nous avons pu y prendre ensemble notre dernier pique-nique sous un soleil retrouvé.

Les plus vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à la mise sur pied, à l’organisation et à la gestion de cette semaine.

Patrick Locatelli